I. Asie, nous voici !
5 minutes après qu'Alex soit partie dans sa chambre, on frappe à la porte: Alex, maquillée, fraiche et pimpante par rapport à nous, nous demande de nous préparer. Cela faisait en fait 2 heures et demi qu'elle nous avait laissé. [:op Petit déjeuner très léger la tête dans le *** et avec un léger mal de crane plus du au manque de sommeil qu'à la vodka. Merci à Dany pour son aspirine qui m'a requinqué pour l'après-midi. Planning chargé ce jour-là puisque nous partons sous un crachin breton en direction de la limite Europe-Asie symbolisé par un obélisque sur une petite route au milieu d'une forêt de pins. La route fut longue pour ma pauvre tête et dormant à moitié, je suis incapable de dire si cettre frontière virtuelle était à l'ouest ou à l'est de la ville. Toujours est-il qu'il faut célébrer cette frontière et le champagne ukrainien apportée par Anastacia fera l'affaire; personnellement j'en ai pris qu'une demi-coupe car avec les soubresauts dus à la qualité de la route, la pluie et les températures fraiches, l'estomac n'était plus en très bon état également et je craignais le retour.
 Le temps n'étant pas de la partie, on ne s'attarde pas trop; Direction un petit village traditionnel. Sortie de l'autoroute, nous entrons dans la rue principale avec le bus (un chemin à nids de poules serait plus exacte comme définition) et nous nous arrêtons devant une charmante petite maison en bois. Une "mamouchka" nous attend devant en retenant son chien qui n'a qu'une envie: bouffer du touriste. En rentrant chez elle par le garage, où une réserve impressionnante de bois pour l'hiver est déjà présente, on découvre à quoi ressemble une maison traditionnelle dans un petit village. Toutes les pièces sont autour du gros poële central. Dans le salon un festin de roi nous attend: caviar rouge, pain perdu, pommes de terre, tomates et charcuterie en tous genre s'étalent sur la table et bien évidemment quelques bouteilles de vodka. L'intérieur a un petit côté années 60-70 assez curieux pour un coin perdu au milieu de l'Oural. L'apétit venant en mangeant, après quelques toasts de caviar et autres crudités, un premier verre de la putinka me réveille et le deuxième me remet complètement d'aplomb. La journée commence pour moi! Oliv était déja au taquet depuis le champagne. Le jardin ou plutôt le potager est situé derrière la maison et est immense. En prévision de l'hiver certainement, la moitié de la surface est réservée à la pomme de terre; tomates, carottes, cornichons ou encore oignons sont également présents.
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II. La tombe du tsar
 Après cette visite enrichissante gastronomiquement parlant ainsi qu'au niveau contact humain, il faut passer à la nourriture culturelle. Iékatérinbourg est la ville ou le dernier tsar de Russie et sa famille furent assassinés. Comme la visite à l'obélisque fut raccourcie en raison du temps, l'arrivée dans la ville se fait plutôt et après quelques négociations avec Alex et Anastacia, cela nous laisse l'occasion de se balader quelques minutes dans un petit parc près de la mairie où les peintres exposent leurs tableaux. Face à la massive mairie, une statue imposante de Lénine se dresse; A ses pieds, une citation de Lénine.
Je laisse le soin aux russophones de traduire car je n'ai pas encore les connaissances nécessaires pour apprécier pleinement les grandes pensées du camarade Lénine.

Suite de la visite avec un déplacement dans une forêt de bouleaux où se construit un mémorial (?), un complexe religieux orthodoxe (?), un centre pour touristes (?), je ne saurais le dire, où les dépouilles de la famille Romanov auraient été enterrées. La première impression n'est pas très bonne pour certains: le complexe est entouré d'une barrière en bois qui rappelle les forts du far-west des "tuniques bleues", des caméras scrutent le chemin de garde qui entoure cette palissade. Enfin, pour pouvoir rentrer, il faut que les femmes se couvrent la tête et portent des jupes longues et pour les hommes, le bermuda est refusé. Daniel qui avait déja été refusé dans une église à Moscou fait un troc avec le chauffeur du bus et récupère un pantalon et peut ainsi rentrer. Olivier préfère rester dehors; ca ne sentait pas assez l'authentique! 5 minutes après être entré, je préfère ressortir car il n'y a en effet rien d'intéressant. Il s'agit que de quelques églises, dont certaines encore en construction, parsemées ça et là dans la forêt avec des toits d'un vert douteux. Cela sera sans doute très beau dans une centaine d'années quand le tout aura été patiné par le temps mais je doute que je puisse voir le résultat. Finalement nous nous retrouvons à 4 en dehors du complexe: Loïc, André, Olivier et moi. La première idée est de se promener dans la forêt en s'éloignant le plus possible de la route afin de découvrir la flore sauvage de cette région. Finalement plus que la flore c'est la faune locale qui apprécie notre démarche; en effet, après avoir parcouru une cinquantaine de mètres, une nuée de moustiques sentant l'odeur du sang frais nous attaque et c'est l'orgie!
Retour express sur la route où la quantité de ces suceurs de sang sont moins nombreux. S'engage alors un concours de shooting de Traban qui passe de temps en temps. A vous de juger qui le remporte mais ce fut un bon moment de rigolade. Au bus, les autres constatent nos blessures de guerre contre l'armada volante; on aurait pu croire à une bonne rougeole pour certains tellement les bras étaient marqués. |
 Après avoir vu l'emplacement de la mort des Romanov, on repart en ville, voir l'emplacement de la mort des Romanov. En tout cas, c'est ce qu'on a compris; on ne devait pas être très attentif [:op A cet emplacement, a été construit une cathédrale de style, orthodoxe, bien évidemment. J'entends déjà certains dire encore une: ben oui et c'est pas la dernière! Cependant, j'ai plutôt été impressionné par l'intérieur cette fois-ci; il est très rare que je ressente quelque chose dans une église et là j'ai sans doute été troublé par les décors intérieurs, le nombre de cierges allumés, l'atmosphère s'en dégageant et par l'histoire de cette cathédrale. J'aurai pu rester 20 minutes de plus, cela ne m'aurait pas dérangé. Les photos étaient interdites donc impossible de vous montrer, de plus il est difficile de faire ressentir une ambiance où tous les sens sont en éveil avec une simple photo.
Ce fut également le seul moment où on a eu un rayon de soleil durant l'arrêt à Iékatérinbourg, et chose curieuse,c'était d'ailleurs le seul endroit dans toute la ville à cet instant précis. Dès le lendemain, nous repartons en direction de la région natale d'Alex, région qui fait rêver et qui selon moi peut être idyllique mais aussi infernale: les terres de contrastes m'ont toujours fasciné. C'est dans ses endroits que l'on perçoit le plus la puissance de la nature, qu'elle se sublime et que l'on se sent insignifiant. Environ 55 heures de train nous attendent pour atteindre Irkoutsk et la perle des lacs...
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