I. Le bus tout-terrain

On embarque dans le bus et rapidement on s'éloigne de la ville. On passe à un moment sous un portique où un garde discute avec Odgerel. On comprendra au retour qu'il s'agit d'un péage pour rentrer dans la ville (et peut-être aussi pour en sortir). La route est en ligne droite et le bus file malgré les nids de poule où des yacks pourraient se casser les pattes! De plus, la plupart des mongols se prennent pour des Fangio en puissance et doublent comme ils peuvent à la différence près que sur un circuit, généralement il n'ya pas de véhicules arrivant en face. en totu cas, plus jamais je ne dirai que les parisiens ou que les marseillais conduisent mals (enfin, jamais dire jamais...). Admirant le paysage, on ne voit pas le temps passé. J'ai l'impression que 5 minutes plus tard, le bus bifurque sur la gauche en direction de l'est. On voit au loin, une sorte de complexe industriel ou un village, on ne sait pas trop. Puis, un camp important de gers au bord de la route apparait. Certains demandent à s'arrêter pour photographier notre premier camp de nomades. Selon moi, ce camp vit bien: de nombreux chevaux, plusieurs motos et des capteurs solaires, certainement pour alimenter la télévision.

On repart et la route se rétrécit et se dégrade sérieusement. De plus, on grimpe et arrivé en haut d'un col, cela devient carrément un chemin de terre. Après 2-3 lacets, le chemin s'élargit et devant nous, s'ouvre une plaine immense, magnifique, et au milieu coule une rivière. Des maisons typiquement scandinaves surgissent également dans notre champ de vision; il s'agit déjà de l'entrée du parc! Alors que celui-ci se trouve à environ 85 km d'Oulan-Baator, j'avais l'impression qu'on avait quitté la capitale depuis 20 minutes à peine. L'immensité et la beauté du paysage m'avait fait perdre toute notion du temps.

L'entrée dans le parc est payante pour les personnes et les véhicules et après s'être acquittés de cette tâche, nous repartons traversant la rivière sur un pont de bois avec une structure métallique.